Je dois avoir 8 ans, nous sommes dans les années 80. Ce ramadan la a du tomber en été puisque je suis en vacances en Tunisie avec mes parents. C'était la première et la seule fois que je vivais un aid d'enfant en Tunisie : des habits tout neufs pour l'occasion, vague réminiscence d'un tee-shirt blanc et d'un jean, cousins , cousines, ballons bleus et blancs.....

Un flou. La scène se passe à Ben Arous. Je crois que l'esprit de la fête de l'aid m'habite vraiment et que je la savoure. J'ai le sentiment d'une magie, quelque chose de fort, je me sens bien. En France, ça n'aurait pas été la même chose parce que personne dans les rues n'aurait fêté la fin du ramadan.
J'avais l'odeur d'un pays qui n'était pas tout a fait le mien mais tous les privilèges du dépaysement, la joie de vivre ça pleinement, c'est sans doute pour ça que je m'en souviens encore.

Fêter l'aid adolescent ou à l'âge d'homme n'a plus la même saveur. Je garde de ce moment à part une photo. C'est bizarre comme nos heures les plus belles ont toujours la chance d'être bien reprises en photos.