Dans une rencontre tenue aujourd'hui avec les médias, le colonel et procureur général à la direction de la justice militaire Mr Marouen Bouguerra a rendu publique une partie du travail du tribunal militaire entrepris depuis des mois et qui a aboutit à cette conclusion : le pays n'a jamais eu en sa possession d'une brigade de tireurs d'élites spécialisés mais les "snipers" qui ont tirés sur les manifestants entre le 17 décembre et le 14 janvier sont des agents de sécurité professionnels qui savent viser, tirer et se cacher ensuite.

L'armée tunisienne est donc catégorique et ce après plusieurs mois de travail et de recherches. Trois corps de personnes tuées par balle exhumés, près de 400 témoins et de blessés rencontrés, examen de plusieurs rapports médicaux, vidéos et rapports d’expertise, etc .. tout a été fait pour en savoir plus sur les armes utilisées pour tuer les civiles.

La justice militaire accuse de ce fait l'ancien président Ben Ali et de deux de ses ministres de l’Intérieur qui ont donné l’ordre de tuer à savoir Rafik Haj Kacem et d’Ahmed Friaa. D'autre part, quarante agents de sécurité sont impliqués dans cette affaire dont 11 sont actuellement en détention.

Ces déclarations viennent quelques jours après celles du Lieutenant-colonel de la BAT Samir Tarhouni et confirment encore plus que l'opération séduction entreprise pour refaire confiance à la police tunisienne n'aboutira que lorsque justice sera faite.

Se dirige-t-on maintenant vers une confrontation entre l'armée et le Ministère de l'Intérieur ?