lundi 14 septembre 2009

Toutes des chiennes ! … sauf maman


Pour aussi longtemps que je m'en souvienne (ça nous ramène donc au tout début des années 80), ramadan n'est pas seulement l'occasion pour la télé tunisienne de diffuser ses propres productions, c'est aussi l'occasion pour les auteurs de ces productions locales de saupoudrer leurs "œuvres" globalement consensuelles et grand public d'une critique de la société. je me souviens même que parfois, certains programmes tentaient de petites (mais remarquées) incursions en territoire politique. Avec pertes et fracas, faut-il le préciser.

La tradition ne s'est pas perdue, mais désormais systématiquement extrapolée de la ligne de force manichéenne (mais c'est la loi du genre) de la plupart des soap du mois, à savoir le combat des - gentils, dignes et courageux - pauvres à l'accent qui fleure bon les montagnes de Kroumirie contre les - beaux à l'extérieur mais vilains à l'intérieur - riches*, ces dénonciations des travers de la société, quand elle ne commencent pas à franchement puer la naphtaline (ou la merde parfois aussi) ont une très nette tendance à se répéter à l'infini et avec de moins en moins de nuance.

Si l'on demandait par exemple dans un sondage à 1000 Tunisiens ce qu'il pensent de leur maman, combien répondraient : "ma mère est une grosse pute abusive, calculatrice et manipulatrice dont la seule quête a été durant toute sa vie d'épouser pour mieux le spolier mon pauvre papa" ?

Pas beaucoup admettez-le !

Le Tunisien aurait plutôt la réputation de nourrir un complexe œdipien profond et irrésolu à l'égard de ses géniteurs.

Et pourtant quand je regarde nos programmes de ramadan je constate que le seul dénominateur commun entre soaps dramatiques et larmoyants, séries humoristiques, séries animées ou sketchs lourdingues pourraient bien être leur vision partagée de la femme Tunisienne.

Et quand par miracle cette dernière n'est pas présentée sous les traits décrits un peu plus haut c'est tout simplement, disons le franchement, parce qu'elle est con comme une bite ! Du genre à accepter de servir de mise dans une partie de poker ou à épouser un toxico débile et violent (on parie qu'elle revient, elle aussi, avant la fin telle une vulgaire bent familia de Nouri Bouzid ?).

Alors je m'interroge sincèrement : si on prend cette espèce de consensus misogyne, qu'on lui ajoute un petit sermon religieux façon iftar et des heures passées en cuisine pour préparer le brik, la chorba et la bouza de monsieur ... combien de temps nous reste-t-il avant que les femmes tunisiennes ne se décident à sortir dans la rue pour pendre haut et court et en place publique le dernier des réalisateurs avec les tripes du dernier des scénaristes ?


Contribution de SH


* Même Maktoub à qui l'on reproche d'avoir rompu avec cette trame est en réalité en plein dedans; simplement, l'accent "08" y est moins à la fête, les riches y sont encore plus riches et certains d'entre eux (attention révolution !) y semblent - presque - fréquentables.

4 commentaires :

Quenny a dit…

Fidèle à elle même, la télé tunisienne ne se lassera jamais de nous subjuguer avec toutes les conneries qu'elle nous balance! et l'image de la Femme n'est pas, disons, très flatteuse !
Les femmes sont présentées comme des garces, des profiteuses, des nympho, des .....
La jeunesse tunisienne est elle aussi délabrée!?

m7a_cha a dit…

je partage ton avis dans le sens où la télévision ne peut être que le flet de la société tunisienne qui ne veut pas trop changer ..

Et puis, où sont passées les féministes déchainées du post sur Prison Brika ??

fatma a dit…

bonne femme au foyer ou fille libérée pour ne pas dire dévergondée

les filles qui réussissent de leurs études et sont accomplies on ne voit pas ça sur nos télés

Simone a dit…

c'est vrai que le tableau est un peu sinistre,
cependant les clichés présentés par notre télévision en concernent aps que les femmes, mais les hommes aussi, et en fin de compte je ne sais plus quoi en penser tellement c'est devenu (en passe de devenir) clichés.. pour aprés finir par etre un "concensus" partagé et accepté