samedi 5 septembre 2009
Mektoub
Du côté de chez les riches
‘‘Mektoub’’. Le premier feuilleton ramadanesque est une romance de châteaux. Une balade chez deux dynasties BCBG, entremêlée de sauts chez de jeunes filous. En marge des deux univers, gravitent bonnes gens, cadres souriants et autres fleurs bleues... La vie des riches se passe entre Institut des hautes études commerciales (IHEC), bowling et gymnase (1ère saison). La mondanité hédoniste le dispute au jet-settisme insensé... Celle d’apprentis filous se limite à un aller retour entre boutiques et cafés mal famés.
Les filles sont belles et cultivées, les garçons beaux et possédants et les couples magiques. Un casting par trop physique nous livre une vie de design quelque part entre un rêve et l’autre. Aux devantures «dallasiennes», les châteaux alternent avec les tires rutilantes ; un anniversaire en appelle un réveillon ! Bref, le bonheur du matin jusqu’au soir.
Deux voies vers la richesse
Dans ce feuilleton de la vie idéale, on a du mal à tenir le fil. Amourettes ? Lutte des classes ? Conflit de générations ? Sûrement tout cela en même temps, mais on ne dirait pas, on n’y sent qu’indifféremment ou faiblement les choses. Une passion convenue, «publicitaire», nous détache instantanément des jeunes amours, du «mektoub». En lieu et place de la lutte des classes, pourtant bien présente aux dialogues, mijotée au fil des épisodes, nous avions eu à voir tout autre chose : deux voies vers la richesse : l’héritage et l’usurpation. Pas de capital cynique ni de travail révolté... Chacun son chemin, son trésor.
Quant aux conflits vieux-jeunes, l’anecdotisme rectiligne de foyers bien ou mal tenus, ne prend ni ne surprend. Vieux et jeunes partagent les mêmes désirs de velours, de clinquant, seulement les vieux ne peuvent l’assumer sans ridicule, alors ils improvisent un conservatisme grotesque, faux. Sans conviction. Leurs enfants jouent le jeu : font ce qui leur chante sans heurter l’autorité apparente des géniteurs. Papas et fils à papa évitent tout conflit... de générations.
Argent et modernité
‘‘Mektoub’’ (un titre qui ne correspond que vaguement) décrit à gros traits la vie des riches mais ne sait pas par quel bout la prendre. Il en est plus fasciné qu’observateur. Par moment, nous avions eu l’impression que l’allégorie se transforme en invitation à vivre comme eux... dans l’anonymat heureux et facile. Le réalisateur (qui occupe le prime time vaille que vaille, animateur, producteur ou réalisateur !) ou le scénariste ou les deux, je ne sais, sont restés à la surface doucereuse d’une félicité enviée, sans trop voir derrière la porte et la tête des riches.
En somme, une œuvre superficielle, épidermique, presque racoleuse, à coup de beaux yeux, de belles villas et de réussites fulgurantes ! Une œuvre à voir, pas à méditer. Aucune profondeur. Aucune évolution des âmes et des événements...
Exactement comme à ‘‘Dlilek Mlak’’, même confusion entre argent et modernité, même superposition de la fête au bonheur. Autant dire qu’un bien-être ne peut passer inaperçu, sans ambages ni ostentation. Le bonheur simple n’est pas du «mektoub» !
Le jeu au faux nez, de quelques jeunes acteurs laborieusement spontanés, n’entraîne point. Leur joli physique fait plaisir aux demoiselles le premier épisode, le deuxième, guère plus le troisième, puisqu’ils ne font que poser ! Disons que Sami El Fehri a réussi ce qu'il a toujours fait : vendre un rêve de richesse à tous... La suite, on la connaît!
Contribution de Tunisomnia
‘‘Mektoub’’. Le premier feuilleton ramadanesque est une romance de châteaux. Une balade chez deux dynasties BCBG, entremêlée de sauts chez de jeunes filous. En marge des deux univers, gravitent bonnes gens, cadres souriants et autres fleurs bleues... La vie des riches se passe entre Institut des hautes études commerciales (IHEC), bowling et gymnase (1ère saison). La mondanité hédoniste le dispute au jet-settisme insensé... Celle d’apprentis filous se limite à un aller retour entre boutiques et cafés mal famés.
Les filles sont belles et cultivées, les garçons beaux et possédants et les couples magiques. Un casting par trop physique nous livre une vie de design quelque part entre un rêve et l’autre. Aux devantures «dallasiennes», les châteaux alternent avec les tires rutilantes ; un anniversaire en appelle un réveillon ! Bref, le bonheur du matin jusqu’au soir.
Deux voies vers la richesse
Dans ce feuilleton de la vie idéale, on a du mal à tenir le fil. Amourettes ? Lutte des classes ? Conflit de générations ? Sûrement tout cela en même temps, mais on ne dirait pas, on n’y sent qu’indifféremment ou faiblement les choses. Une passion convenue, «publicitaire», nous détache instantanément des jeunes amours, du «mektoub». En lieu et place de la lutte des classes, pourtant bien présente aux dialogues, mijotée au fil des épisodes, nous avions eu à voir tout autre chose : deux voies vers la richesse : l’héritage et l’usurpation. Pas de capital cynique ni de travail révolté... Chacun son chemin, son trésor.
Quant aux conflits vieux-jeunes, l’anecdotisme rectiligne de foyers bien ou mal tenus, ne prend ni ne surprend. Vieux et jeunes partagent les mêmes désirs de velours, de clinquant, seulement les vieux ne peuvent l’assumer sans ridicule, alors ils improvisent un conservatisme grotesque, faux. Sans conviction. Leurs enfants jouent le jeu : font ce qui leur chante sans heurter l’autorité apparente des géniteurs. Papas et fils à papa évitent tout conflit... de générations.
Argent et modernité
‘‘Mektoub’’ (un titre qui ne correspond que vaguement) décrit à gros traits la vie des riches mais ne sait pas par quel bout la prendre. Il en est plus fasciné qu’observateur. Par moment, nous avions eu l’impression que l’allégorie se transforme en invitation à vivre comme eux... dans l’anonymat heureux et facile. Le réalisateur (qui occupe le prime time vaille que vaille, animateur, producteur ou réalisateur !) ou le scénariste ou les deux, je ne sais, sont restés à la surface doucereuse d’une félicité enviée, sans trop voir derrière la porte et la tête des riches.
En somme, une œuvre superficielle, épidermique, presque racoleuse, à coup de beaux yeux, de belles villas et de réussites fulgurantes ! Une œuvre à voir, pas à méditer. Aucune profondeur. Aucune évolution des âmes et des événements...
Exactement comme à ‘‘Dlilek Mlak’’, même confusion entre argent et modernité, même superposition de la fête au bonheur. Autant dire qu’un bien-être ne peut passer inaperçu, sans ambages ni ostentation. Le bonheur simple n’est pas du «mektoub» !
Le jeu au faux nez, de quelques jeunes acteurs laborieusement spontanés, n’entraîne point. Leur joli physique fait plaisir aux demoiselles le premier épisode, le deuxième, guère plus le troisième, puisqu’ils ne font que poser ! Disons que Sami El Fehri a réussi ce qu'il a toujours fait : vendre un rêve de richesse à tous... La suite, on la connaît!
Contribution de Tunisomnia
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7 commentaires :
excellente analyse..
la mode entre "Maktoub" et "njoum ellil" c'est de mettre TOUS les tabous dans la même sauce. Ils en ont tellement mis que par exempl, dans les deux feuilletons, on ne trouve aucune fille de "bonne famille".
Elles sont, soit putes, soit superficielles, soit arrivistes, soit trop libérales, soit arrogantes, soit matérialiste ...
Les 2 séries montrent bien le sens d'une fille Tunisienne ouverte... :)
Arrêtez, vous allez finir par faire peur à ces demoiselles...
J'ai pas envie de passer mes soirées à me branler moi !
@ORchea: Merci
@Téméraire V5.0: je présume que le concept "fille de bonne famille" ne fait plus fureur en terme de chiffres d'audience.
@3am Ettaher: Une fille ouverte n'est pas forcément dévergondée et vice-versa. La dialectique de Hégél le confirme. La luxure n'est pas l'apanage des filles, c'est l'un des contrecoups du vide social.
@Maverick: Tu as tout dit.
Il y a beaucoup de vrai dans votre analyse.
Mais au même temps, maktoub ne represente qu'une partie de la Tunisie. Il en a montré une autre face. On avait marre des feuilletons tournés dans la compagne. ça nous ne disait rien (je parle en tant que personne vivant dans la ville).
Avec maktoub, tout a été boulversé. Il existe des belles personnes, des belles maisons et des belles voitures en Tunisie, on a le droit de les montrer à la télé, et on aime ça.
Les jeunes parlent la langue des jeunes, on s'y retrouve. Finis les longs discours appris par cœur et sortis tout droit des bouquins.
on sent les acteurs très réels.
voilà, c'était mon point de vue.
Mais je trouve que la deuxième saison est ennuyeuse. Les épisodes n'avancent pas. On a comme l'impression qu'il n'y a pas d'histoire solide pour remplir 30 épisodes.
Sousse
bonne analyse,
je n'ai pas suivi le dit feuilleton. seulement vu des scènes que je retrouve dans cette analyse. Je suis content de ne pas l'avoir suivi.
Quant à l'anonyme de Sousse: tes arguments sont tellement terre à terre que ça me dépasse que t'aies quitté facebook pour vagabonder dans les blogs.
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