Le train, le contrôleur, les passagers et même les mouches ont ralenti l’allure : c’est le premier jour du ramadan 2010 et tout est bien sage dans mon wagon.

Pokopok, pokopok….Vitesse de connexion internet sur bande passante saturée. En face de moi, un cadre cravaté aux joues rougies a déplié son journal, à côté de lui une jeune minette masque sous ses lunettes de soleil une nuit trop courte ou un maquillage contour des yeux raté.

A côté de moi, c’est le Parfum de Süskind mais en version catastrophe. Le type s’est embaumé au caca Chanel façon j’ai perdu la direction de la salle de bain ou ma douche et moi sommes en désaccord.Ça pue, bon sang qu’est-ce que ça pue ! Il faudrait pas qu’il se colle à moi parce que le train au milieu est rempli de mines patibulaires de somnambules et que le type est en train de me prendre pour son oreiller. Hé, oh, Georgio Armani, je suis pas un traversin.

Moi qui pendant le ramadan est encore plus dans la lune que d’habitude, cette fragrance de putois me réveille. Quoi ? Le gars commence à ronfler. Moi et la minette on se regarde et on sourit, puis on repose nos yeux dans le vague. Il en finit pas d’arriver ce train, bien belle façon de commencer ramadan 2010.